Critique Chronicle

Chronicle

Affiche américaine

Affiche française

Depuis plusieurs années maintenant, deux genres sont particulièrement usités au cinéma : les films de super-héros et les films en vue subjective (avec la caméra à la main). A ma connaissance, Chronicle est le premier film à faire le lien entre ces deux genres. On se retrouve donc ici avec le premier film de Josh Trank, jeune réalisateur de 28ans. Premier fait marquant, il s'agit de la campagne marketing plutôt originale : le film sort de nulle part et a commencé à faire parler de lui sur les réseaux sociaux avec une bande annonce plutôt intrigante. Coup réussi car tout le monde s'est vite mis à l'attendre sans pour autant que le studio doive dépenser des milliers comme c'est le cas avec les blockbusters actuels. On se retrouve donc avec un film qui a rapidement su faire parler de lui, mais mené par des acteurs inconnus au bataillon et dirigé par un réalisateur novice, on pouvait donc s'attendre au pire, mais quand est-il réellement une fois dans la salle ?

Pour ce qui est de l'histoire, on suit Andrew, jeune adolescent mal dans sa peau, donc la mère est mourante et le père alcoolique. Il s'achète une caméra pour pouvoir filmer son quotidien (je ne me rappelle pas que le film donne de raison particulière à cette envie). On a ensuite Matt, le cousin de Andrew, qui est bien plus sociable et apprécié que Andrew. Enfin, le 3eme et dernier personnage de la bande est Steve, élève modèle de leur fac, qui lui est extrêmement populaire. Matt arrive à convaincre Andrew de venir à une soirée, ce qui n'est pas dans les habitudes de ce dernier, pour profiter de leur jeunesse. Une fois sur place, les 3 jeunes découvrent un trou, dans la forêt, duquel sort des bruits sourds. Comme tout bon jeunes insouciants (et alcoolisés) ils décident d'aller voir ce qui se trame dans ses bas fonds sinistres. Ils trouvent une structure étrange qui leur fait perdre connaissance. A leur réveil, ils se retrouvent avec des pouvoirs télékinésiques. On les suit donc dans l'apprentissage de l'utilisation de leurs nouvelles capacités. Au début, ils s'amusent juste à s'envoyer des balles de baseball, faire des ricochets sur l'eau avec des cailloux. Mais au fur et à mesure leurs pouvoirs vont grandir et leur utilisation changer ce qui les poussera à établir des limites à ne pas franchir... Je n'en dirais pas plus pour garder quand même un minimum de surprise à ceux qui souhaitent voir le film.

Les 3 acteurs principaux sont très bons j'ai trouvé, leurs émotions sont assez bien retranscrites et on s'amuse à découvrir leurs capacités en même temps qu'eux. Donc à ce niveau c'est du tout bon. Je vais plus m'attarder sur la façon de filmer. La 1ere moitié du film on est vraiment au coeur du film, car on a le point de vue de Andrew qui ne quitte pas sa caméra et film tout ce qu'il voit. Mais la 2eme partie du film, cela change, avec ses pouvoirs Andrew fait léviter sa caméra, on se retrouve donc avec des angles de vue plus cinématographiques et plus classiques. Certains s'en sont plaints, je ne trouve pas que ça nuise à notre implication dans le film, j'ai aussi lu que c'était pas crédible parce que la caméra flottait en permanence ce qui voudrait dire que Andrew devrait tout le temps penser à la faire léviter autour de lui, enfin bon, les 3 héros peuvent voler donc niveau réalisme on s'en fiche un peu de savoir s'il pense ou non à faire voler la caméra. Je pense que sur la 2eme moitié plus mouvementée ça aurait été insupportable de toute façon que le personnage nous fasse remuer la caméra dans tous les sens et le film en serait devenu visuellement brouillon. Enfin, les effets spéciaux ne décollent pas la rétine, mais reste tout de même dans la norme et relativement agréables à regarder et ne font pas tache au milieu du reste.

En conclusion, on se retrouve ici avec une bonne alternative aux super-héros marvel et cie. Des héros plus proches de nous, que ce soit grâce à la façon de filmer qui implique le spectateur dans ce qui se passe à l'écran ou leur manière de réagir avec leurs pouvoirs et leurs sentiments qui semblent plus humains que le « je vais protéger la veuve et l'orphelin » classique des autres héros (je caricature évidemment). Le réalisateur nous livre donc un premier film très abouti qui aurait pu être encore meilleur avec un scénario un poil plus travaillé.

Note : 9/10